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Yaya, un vin de garde
A 30 ans, Gnégnéri Yaya Touré est le meilleur milieu de terrain au monde. Le cadet des Touré est passé par toutes les étapes avant de pouvoir amplement mériter son statut. Flashback, nous sommes en 2000 dans la capitale de la Côte d’Ivoire, dans l'antre du "Félicia". Gnégnéri joue au poste d’attaquant avec comme leitmotiv « les enfants s’amusent », legs de son mentor Jean Marc Guillou. Du haut de son mètre quatre vingt dix, l’important était acquis : parcourir la pelouse rectangulaire comme les terrains rouges du quartier. Une philosophie à double tranchant qui l’a suivi jusqu’à l'AS Monaco. Après trois piges en Belgique dans un cocon d'ivoirien (Beveren) avec à la clé un bilan famélique d’un but par saison, Yaya s'éxila en Ukraine (Metalurg Donetsk) afin de se construire. Il refit surface au Pirée avant d’atterrir dans l’effectif de Laurent Banide, sur le rocher en 2006. Surdoué, Yaya a sillonné la Ligue 1 comme un géant dans un bac à sable. Quand il jouait, le colossal numéro 15 brillait par sa facilité technique. Facilité un mot qui le faisait tantôt luire tantôt fuir les projecteurs. A l’époque, l’international ivoirien péchait au niveau tactique, c’est-à-dire tout ce qui englobait le jeu sans ballon. Bien que techniquement, il fut au point, un pion indispensable dans l'animation grâce notamment à son jeu en une touche de balle, Yaya franchit un pallier une fois Blaugrana. Le Barça a saupoudré ses prises de balle, perfectionné ses transmissions, revisité ses relances, "intelligé" son placement, peaufiné sa vision de jeu et fermenté sa solidité défensive. En effet, le Camp Nou en 2007 était une sorte de Salle de l’Esprit et du Temps. Vous connaissez, cette salle située dans l’abbaye du "Tout-Puissant" dans laquelle une année correspond à un jour sur Terre, ce qui permet de s'entraîner durant une année complète alors qu'une seule journée s'écoule en réalité. Là-bas, la gravité y est 10 fois plus importante que sur les autres terrains... Les trois années de Yaya aux cotés des Ronaldinho, Ibra, Messi, Xavi l’ont rendu trois fois plus fort qu’à son arrivée. Poussé vers la sortie par Pep Guardiola, il s’envole vers l'Angelterre (Manchester City). Estampillé « Barça », le bagage technique du longiligne éléphant avait tout pour séduire en Premier League. D’ailleurs là-bas, il a ressorti son physique imposant, allant de pair avec sa puissance de Platane, son jeu de tête et sa frappe de balle aussi limpide que brutale. Des atouts qui font de lui, un milieu unique et polyvalent capable d’évoluer devant la défense, au centre et même derrière les attaquants. Fine lame, il est le plus box-to-box des milieux de terrain au monde. Il est la liaison parfaite entre la défense et l’attaque. Le crochet entre une phase défensive et une contre-attaque. Le maillon hyper flexible pouvant annihiler n’importe quelle attaque placée avec ses grands compas en acier. Son jeu sans ballon n’a plus de failles, son placement dans son camp comme au-delà est toujours judicieux. Un monstre ! C’est la corde qui lie Aguero et Kompagnie - ballon au pied ou baguette à la main – Yaya Touré absorbe la pression et véhicule la sérénité, il dicte tel un Maestro ! Ces accélérations déconcertent à la fois de par la douceur de ses touchés et la précision de son maniement. Les anglais parlent de "Runaway Train" pour la qualifier ses courses inarrêtables. Depuis le début de l’année, il s’est trouvé une nouvelle lubie : mettre des coups francs dans la lucarne. Insatiable ! Il recueille en son sein toutes les vertus des numéros 6, 8 et 10 à travers les temps. Sur le terrain, l’année 2012 fut bonne à millésimer pour l'international ivoirien. Une saison qui le plaça dans le Top 10 des aristocrates de l'Empire du milieu. A l’aube de la nouvelle année, le poumon des Citizens montre qu’il est désormais incontestablement le plus fort à son poste. Il est le numéro UN et au pire ses statistiques le certifieront ! La seule personne susceptible de trouver un hic à ce grand vin, se nomme Laszlo Bölöni…
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