"I am the struggle, I am the hustle
I am the city, homie proud of me did you"
"I Am" |
5. Nothing Was The Same de Drake
Ecrit par HKB
"Tuscan Leather" introduit magistralement ce nouvel album du rappeur canadien.
"Crazy how I blew myself from fucked up" |
Six minutes de pur flow où Drizzy demande de manière rhétorique “I'm tired of hearin' 'bout who you checkin' for now / Just give it time, we'll see who's still around a decade from now / That's real". Il endosse son rôle de meilleur rappeur de sa génération. Exposer avec plus ou moins d'emphase et de style ce que l'on vit, ce à quoi on est confronté ainsi pourrait-on définir le rap. Pour d'autres il s'agit de la violence, du trafic de drogues, pour Drizzy c'est l'amour qu'il porte à sa mère (Too Much) ses amis, ses amours (Connect, Come Thru ou From Time avec la subjuguante Jhené Aiko à la voix si envoûtante ou The Motion) son ascension sociale (littéralement "Started from the Bottom"). D'ailleurs, il le dit pour ceux qui lui reprochent d'être un "soft rapper", qu'il n'a pas besoin de pseudonyme Drake c'est son prénom à l'état civil; en somme il se livre tout entier sans fioritures, sans ambages, c'est le vrai Drake Aubrey Graham. Cette honnêteté le conduit à dénoncer ses détracteurs dans "Worst Behavior" où il montre qu'il se souvient... Il est un véritable rappeur («I am the kid with the motor mouth » The Language) en témoigne la reprise du flow de "Versace" dans "The Language" tout simplement "Le flow" de 2013. NWTS s'écoute d'une traite. Une cohérence musicale qui est due au talentueux Noah "40" Shebib (producteur exécutif de cet opus) qui conduit dans une ambiance suave, le plus sentimental des rappeurs à se raconter. Si on prête l'oreille, on peut entendre les différents titres des morceaux dans d'autres chansons par exemple « Started From the Bottom » dans l'intro « Tuscan leather » ou « Worst Behavior » à la fin de « Pound Cake/ParisMorton Music 2 ». Par la musique, par les paroles, par l’expression de ses sentiments, de ses états d’âme, il sort des carcans classiques du rap (Hold on, We’re Going Home), en ce sens on peut dire que Drake est un rappeur romantique. "Furthest Thing" les gens...
4. OLD de Danny Brown
“You can never understand all the pressure I'm against/Getting high thinking how to make it better than your last shit"
OLD son 3ème album |
Le fou ! Oh la gueule ! Bloquons deux secondes sur cette tête ! A quoi vous fait-elle penser ? Au mec dans Don't Be a Menace to South Central While Drinking Your Juice in the Hood (Spoof Movie) dans qui cherche désespérément sa dose et qui est même prêt à faire une fellation à Cendar (Shawn Wayans) pour arriver à ses fins. Danny Brown, rappeur de Détroit, vit une seconde jeunesse dans ce sport de jeunot. Il sort OLD à 32 ans, une hyperbole lorsqu’on écoute son album encré dans le présent, l’ère du Trap 2.0. Cet album est fait pour s’amuser pour danser, pour délirer, pour s’intoxiquer, pour flotter, pour chanter et re-danser, re-fumer, re délirer etc…Il faudra « trapper » sur Kush Coma, dubstepper sur Dubstep, Boire et fumer sur Smokin and Drinking, sautillé de toute part sur Dip… OLD est en cela un bijou. Un trésor de bonne vibes, de délires enivrés, de flows originaux grâce à sa voix monstrueusement rocailleuse et de beaucoup de sex… Brown doué micro en main depuis son plus jeune âge, aurait pu signer chez G-UNIT (en 2010) mais son excentricité, son extravagance a refroidi 50 cent. Oh une futile histoire de jeans trop serrés… Et tant mieux car on aime Danny comme il l’est. Sa dentition, sa coupe de cheveux, son sens de l’humour, c’est un bol d’air frais dans le milieu qui tend vers l'homogénéisation.“My forehead's sweaty, my eyelids heavy, feeling like I ain't goin' make it/Cause inside my head's like a firework show in the 4th July in Las Vegas” (Kush Coma). Nonobstant son engouement estampillé sex drug and rap, le rappeur de Michigan a des mots forts, du phrasé, des phases derrière cette coupe improbable. “Unc beating on my auntie, gunshots outside was sorta like fireworks/We know they weren’t fireworks, its December 21st” (Torture). Un des sons introspectifs de l’album qui relate de sa dure enfance à Détroit. Si vous voulez écouter des sons plus posés, moins joyeux, plus sérieux, il y a “Float on” « Lonely » ou encore « The Return » où danny Brown essaie d’expliquer le pourquoi du comment de sa personnalité. Malgré l’adversité de la vie, il a persévéré. L’anxiété est quelque chose contre laquelle, il se bat et s’est toujours battu. En définitive, on a ce qui se fait de mieux en matière de Trap Music et un supplément conscient, ce n’est pas mal pour commencer la nouvelle année.
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