dimanche 15 juin 2014

CdM2014 : Une victoire jazzy Azzurra

Délicieux fut ce match. Les esthètes pullulaient sur tous les compartiments du terrain. Un match excitant qui a tenu toutes ses promesses.   

L’Italie est facile. Sa possession est nonchalante, simple et subtile, lente mais précise, belle et dangereuse. Les phases de possessions n’ont certes pas l’air dangereuses mais la précision des acteurs fait qu’elle l’est au final. L’Angleterre de l’autre côté est rapide, fantaisiste, directe et incisive. Ses points forts sont des joueurs à la fois la technique et l'explosivité. Tandis que la Squadra opte pour un entrejeu à la quintessence de la technique pure, les Three Lions alignaient deux « quarter back » au milieu de terrain que sont Henderson et Gerrard. Deux styles fièrement différents qui nous donnent un match plaisant, transversale à foison contre jeu en une touche de l'autre. D’un côté, on a une équipe jazzy et de l’autre une formation hip hop. Après plusieurs situations chaudes de chaque  côté, dont cette frappe plein axe non cadré de Welbeck ou encore ce centre à ras de terre du même attaquant des Red Devil.  Les hommes de Prandelli ont été dangereux par Balotelli bien servi par Darmian. Une maitrise qui finira par payer. Un corner joué à la rémoise qui finit dans les pieds de Marchisio qui n’a plus qu’à placer une frappe du coup de pied. Victorieuse (1-0, 35e). A noter sur cette action, la classe de sa majesté Andrea Pirlo qui laissa passer la balle entre ses jambes. Les champions du monde 2006 ont mené au score pendant deux minutes tant la réaction anglaise fut prompte. Idéalement servi dans l’intervalle par Sterling, le numéro 10 anglais adressa un caviar à Sturidge qui n’avait plus qu’à pousser la balle d’un simple plat du pied droit. (1-1, 37e). Les deux équipes faisaient jeu égal dans leur musique respective. Dans les arrêts de jeu du premier acte, Mario Balotelli nous a composé un petit morceau de Quincy Jones. Ce lob effectué avec une facilité frôlant la désinvolture se nommait « Killer Joe ». Jaglieka nous a privés du morceau entier. 

Always Balo ! 

Après s’être fait égalisé avant la fin de la première mi-temps, l’Italie est celle qui termine le mieux cette période et qui entama avec brio la seconde. Dès la 50e minute, Candreva mettait Balotelli sur orbite. Ce dernier oublié par Cahill convertit ce centre au cordeau par une tête piquée mortelle (2-1). Les Bleus prennent donc l’avantage délaissant d’ailleurs la possession à leur adversaire. Rooney puis Gerrard n’arrivaient pas à inquiéter le portier transalpin qui fut héroïque durant la rencontre. Baines butta aussi sur le dernier rempart parisien de même que Rooney qui ne trouva pas le cadre. La cadence anglaise, le tempo ou plutôt le beat sur lequel les jeunes fusées dansaient au début du match à tendance à s’alanguir à l’approche du coup de sifflet final. Les entrées de Llalana et Barkley ont failli redonner un nouveau souffle aux offensives anglaises mais en vain. La fatigue se faisait ressentir dans les gestes techniques manquées par Jonhson, Sterling et Rooney. Un Hip Hop essoufflé contre un Jazz tout terrain. L’Italie a gardé le même tempo, une sérénité dans ces moments faibles grâce à une défense très solidaire. Pirlo n’a pas transpiré et Gerard n’avait plus de pied droit à la fin du match. La victoire a donc choisi son style !

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