jeudi 19 juin 2014

"Bono Bolo", l'héritier de Dahizoko !

La question qui m'a été la plus posée depuis le premier match des Éléphants de Côte d'Ivoire. "Dis, tu penses quoi de Bony Wilfried en pointe à la place de Didier Drogba ?"  

Bony Wilfried est un bluffeur né. Je suis presque sûr qu'il allait à l’école sans sac. Même quand il porte un pantalon sans poches, il réussit à garder ses mains dans ses poches. On voit tout cela dans sa démarche. Cette dernière n’est pas pleine de désinvolture. Que nenni. Elle est noble (Bono) mais effrayante (Bolo), arrogante avec un peu de « je m’en foutiste » ;  que voulez-vous le petit Guemiand a grandi entre le Plateau et Abobo (entre Chatelet et Clignancourt toutes proportions gardées). Dès son plus jeune âge, il était polyvalent. Il est la définition du mot cool. Pour une vague ressemblance capillaire, certains ont préféré le surnommer « Daddy Cool ». Je ne retiens que le cool de ce surnom qui le sied à merveille une fois sur le pré.  L’homme n'est pas nonchalant. Il est unique. Il est dans son truc. Il est dans son foot. Les observateurs ont du mal à distinguer son accélération de sa marche rapide. C’est parce qu’il a son propre rythme. Un tempo qu’il impose à son vis-à-vis. Si vous avez l’impression que quand Bono a la balle dans les pieds, tout ce qui suit se passe au ralenti ; et bien ce n’est pas qu’une impression.  Il crée cette sensation-là. Il n'a pas besoin de courir pour dribbler. Il dribble s'il veut. En même temps, son physique est difficile à bouger. Il n'y a que lui seul qui peut se faire bouger. Ses adversaires peinent. « David » peut aller mettre une burqa car devant Will, il ne fait pas le poids. Deux de ses abdos sont les pectoraux de Cristiano Ronaldo. Bâti par un Dieu, « Bolo » (en référence à Bolo Yeung) est un attaquant au physique hors norme. Quand une de ses cuisses peut nourrir une génération entière de cannibales obèses, on se dit que ce monstre a vraisemblablement le football  bête et méchant. 1m82, 88 kg de tissu musculaire, Bono il possède une technique de balle supérieure à la moyenne. Il a un football soyeux et esthétique mais aussi fort et physique son côté Bolo. Toujours ce beau paradoxe… Dans le jeu, il sait trouver la passe juste, la passe dans l’intervalle, celle qui met un faisceau de lumière sur le terrain, celle qui apporte un impact considérable à l’attaque. Dans ce corps de Spartiate, il y a une certaine poésie athénienne et une esprit magnanime. Son jeu en une touche de balle est l’un des plus fins au monde. Il sait comment exploiter les espaces sur les ailes. Il n’a pas peur de tenter les passes entre deux joueurs. C’est là où il est unique, sa qualité à voir entre les lignes comme un véritable meneur de jeu. En dépit de ses attributs de passeur, « Solo Béton » est un attaquant racé. Il est doté d’une frappe brutale et précise, d’un jeu de tête exquis et d’un réel sens du placement. En définitive, "Bono" c’est le côté technique, la passe rasante aux latéraux, les dribbles, les contrôles orientés, le coup de rein. "Bolo" c’est le jeu de corps, la protection de balle, les épaules, les cuisses de pachydermes, le coup de pec’. Bono Bolo (Tiers Monde's voice), c’est les deux facettes du numéro neuf ivoirien. Plateau et Abobo, tueur et passeur, un paradoxe qui fait de lui l’un des meilleurs attaquants au monde et le digne héritier de DahiZoko alias Didier Drogba.         



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