samedi 18 janvier 2014

Eden Hazard, la mue !

Faut qu'il apprenne à célébrer ses buts, non ?
Le « Mou » n’aime pas laisser de la place aux aléas du football. Par aléas, il faut comprendre toutes les fois où le destin d’un match n’était pas entre les pieds de ses joueurs mais entre les mains des adversaires et surtout de l’arbitre. José n’aime pas miser sur la chance. Même si, celle-ci l’a souvent aidé dans sa riche carrière, il ne se souvient que des mauvais moments qu’elle lui a fait subir. Médisant, il la blâme, la critique, l’outrage en gardant en tête qu’elle est essentielle pour la gagne. Malchanceux pendant trois années et après 17 rencontres face au FC Barcelone, le Special One croit de nouveau au hasard. Le numéro 17. Le « brésilien » de Chelsea. Eden.         
  
Il y a des joueurs qui vivent pour le collectif, qui vivent pour la passe. Le profil peut être fantasque ou sobre, Ronaldinho ou Xavi, mais l’obsession est la même. Transversale, passe en retrait, passe avant le caviar, passe avant le champagne, sont les péchés mignons des gourmets de la passe. Cependant, la plate réalité du terrain vert nous montre que seuls les buts nourrissent, seuls les buts comptent. Les pions sont Rois dans le royaume des statistiques. Certains buts ont beau passé par une passe décisive – parfois même plus belle que le but lui-même – pourtant les égoïstes surpasseront toujours les magnanimes. Ce football manichéen loue l’individu et réalise des efforts surnaturels pour mentionner le collectif. Evidence, il faut marquer pour gagner. Ainsi, au front de l’attaque, les pourvoyeurs de bons ballons se doivent dorénavant de faire trembler les filets. 

Celui qui fut un temps La Voix du Nord, est enfin en train de muer. L’ancien Dogue confessait à ses débuts qu’il préférait plutôt « assister » que marquer. Nonobstant une véritable aisance à se procurer des occasions, le génie belge n’a atteint la barre des vingt buts qu’une fois, lors de sa cinquième et dernière saison à Lille. Depuis, il a le torse bombé, bleuté et buteur, Hazard y a pris goût. Un but chaque deux matchs à la mi- saison, appelez-le « l’ailier moderne ». En effet, les ailiers modernes ne sont pas que des ailiers. Le jeu des joueurs de couloir ne se limitent plus à arpenter méthodiquement leur flanc et centrer pour le numéro neuf. Désormais, ces derniers sont souvent utiliser à contrepied. Pour illustrer plus simplement, on est passé de Marc Overmars à Arjen Robben. Et chaque coach évoluant avec une pointe, veut son Robben. C’est le cas des Blues. Hazard sous Mou devient de plus en plus tueur. Le technicien portugais voit en lui un joueur capable de planter une trentaine de banderilles par saison. Un profil similaire à celui de Franck Ribéry qui sous les ordres de Guardiola subit la même mutation. Exit le gêne de l’allocentrisme et vive la finition.  

Le Natif de La Louvière a du Tron dans ses courses de balles. C’est un « Light Cycle » balle aux pieds, il est en mouvement permanent, il transperce les lignes adverse et se faufile entre ses adversaires. Avec tous ses atouts, on se demande comment est-il possible qu’il ne marquait pas autant auparavant ? De nos jours, le Diable Rouge crucifie les gardiens d’Europe. Décisif, Eden évolue, il tire là où naguère il faisait la passe, apparemment c’est aussi comme cela qu’on se rapproche du Ballon d’Or.  

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