jeudi 2 janvier 2014

13 HIP HOP ALBUMS 2013 : Le TOP 3 !!!

3. The Gifted de Wale 
D.C stand up! 
Wale est une séquelle laissée par les coups de fouets. Walé est un jeu de plateau africain consistant à faire passer des cauris (pions) d'un trou à l'autre sur une table en bois évidée de douze trous. Wale est un poète afro-américain à la plume acérée mettant en vie des images vivides de tous les jours avec une précision picturale. Wale ou "The Gifted" est une symbiose de ces trois définitions... 

L’ambiance est joyeuse, festive, « soulful », on célèbre la vie, on célèbre le talent, le don pendant plus d’une heure. Folarin nous a gratifiés d’un album complet car bien sûr il est complet. Le parler de Wale est envoûtant, quand il commence une phrase on ne sait jamais comment celle-ci finira. Contrairement à certains rappeurs qui mettent à peine dix minutes pour écrire une chanson, le rappeur d'origine nigériane prend son temps pour qu’il y ait de la musique dans ses mots. Il a d’ailleurs déclaré « ce qui marche dans le rap c’est parfois des sons que je peux faire en freestyle »… Lorsqu’on écoute « The curse of the Gifted » ou « Sunshine » on comprend que Wale soit méticuleux pour nous composer des paroles d’une finesse rare avec parfois des « triples-entendre ». “I eat this game and shit this out/My dirty draws got winning streaks /I’m in too deep, this industry is sayin to a nigga/Got change like them, just but ain’t changed like them nigga nigga/ The only shit on my old shit cuz I’m on shit/But I was pumpin in ’06 with the slow shit”. Les thèmes sont traités avec un sérieux presque académique, il étaye même ses arguments. La compréhension est linéaire et les propos ne sont pas hachés par des « bars » (phrases) d’ego trip comme souvent. De vanité (Vanity) au crucifix en or (Golden Salvation), en passant par la crédulité (Gulible), le club de striptease (Clappers) et la drogue (Bricks), pour enfin embrasser les rêves (Tired of Dreaming), l’amour (LoveHate Thing) et le sexe (Bad) le tout sous un remugle de gros joint provenant du Sud (Rotation). The Gifted est un rayon de soleil à écouter en été de préférence. Notamment la piste 14 intitulé « 88 » un  vibrant hommage à MJ, produit par Just Blaze, qui vous donne l’impression d’être juste au top! Le poète de MMG est le genre de rappeur qui n’a pas de sons avec essentiellement des punchlines faibles du moins sur cet opus. Rigoureux, il narre - au lieu de juste rapper – des histoires sans grossir les traits. Il avoue d’emblée qu’il n’est pas du style « gang-banger » mais attention il en connait tout de même. En dépit d’une écriture racée, Wale a mis sa légère touche Go-Go dans cet album avec la présence de grosses percussions et un flow syncopé… 
"And I wrote this album without a care in the world
But the outcome as long as long it's an out pour of em
Came out they downfall like an overblown round ball before my sound off
Or maybe this music will inspire a future mountain mover or two
And if I ever rush more music out to you
Then know that I'm overworking myself ‘cause my heart and mind into it
Ain't been a black hero since Robert Townsend
So for meeting your man I hope you found something profound and enough to expand on before the sound falters" (Outro)

P.S : Le dernier single en date "Heaven's Afternoon" avec son acolyte Meek Mill !!! 


"Pac had a nigga saying fuck Jigga, fuck Biggie"
2. Born Sinner de J.Cole
Ecrit par HKB

Born Sinner était l'une des locutions les plus utilisées par Notorious Big, l'une des deux figures majeures du rap avec Tupac.

Le rappeur de Fayetteville, en Caroline du Nord, la reprend pour le titre de son album. J Cole nous offre des histoires en bon conteur qu’il est “I used to print out Nas raps and tape 'em up on my wall/ My niggas thought they was words, but it was pictures I saw/ And since I wanted to draw, I used to read 'em in aweLet Nas Down. En effet que ce soit dans Power Trip, ou Trouble ou Runaway, on arrive à s’immerger dans ce qu’il dépeint.

Villuminati ouvre ce très grand album de rap classique. Pour de la Trap music il faudra repasser, l’héritier du péché originel qu’il est (She Knows, Ain’t That some Shit) ‟I was born sinning But I live better than that” nous gratifie néanmoins d’une musique de qualité que l’on pourrait tout simplement écouter sans paroles (Born Sinner chanson éponyme avec James Fauntleroy, artiste à écouter !!!). Etant producteur de la plupart des morceaux, comme un certain “god of rap”, la tonalité, l’instrumentation servent de point de fuite pour mettre en perspective les images qui sont brossées de ses textes. Son dessein n’en apparaît que plus cohérent.

Yeah, but I got dumb as shit/ Hanging 'round these rappers cause they dumb as shit”! C’est ainsi qu’il répond à son flirt de la fac qui lui demande pourquoi il copie ses réponses. Il s’agit d’un lieu commun chez les rappeurs, que dis-je chez les sportifs, les hommes d’affaires, les acteurs, les hommes politiques, que nenni c’est l’un des sept vices inhérents à l’Homme en l’occurrence l’orgueil.

Il estime qu'il s'est un peu perdu "Re-adjustin' my target audience / Cause it's obvious / I've gone astray / Losing my way like Timberlake / Produced by Timbaland on that goddamn FutureSex/LoveSounds". Mais comme il explique dans Let Nas Down, le recours à du "fast-rap", facile à digérer pour des esprits fainéants, du Trinidad James par exemple puisqu'il le cite, lui a été malgré tout bénéfique pour se rendre compte de l'importance de son courant musical. En effet le protégé de Jay Z est un lyriciste dans toute sa splendeur. Dans l'écriture il se rapproche de la poésie, avec ses déclamations dignes de didascalies théâtrales, il intone du sens, colore ses vers.

Il est en train de réécrire le rap moderne comme Nas en a écrit la bible auparavant. Assurément, même après avoir rejoint Roc Nation, il a fallu ne pas céder à la paresse, s’établir dans le paysage, ce qu’une seule collaboration sur le bien nommé A Star Is Born avec le rappeur de Brooklyn n’aurait pas suffi à réaliser. How many records do a nigga gotta sell/ Just to get the cover of the double XL / Or fader, fuck ya magazine hater/ When I say that I'm the greatest I ain't talking about later/ I'mma drop the album same day as Kanye/ Just to show the boyz I'm the man now like Wanyá” (Forbidden Fruit)

Pour faire parvenir son message ‟But know the realest nigga wrote this/ And signed it, and sealed it in a envelope and knew one day you'd find it/ And knew one day that you'd come back and rewind this, singing...(Born sinner), il a usé de toute sa palette rhétorique, de tous les moyens nécessaires.

Après tout il a étudié Machiavel "I'm the prince of the city / I studied Machiavelli" Villuminati.

1. LONG LIVE ASAP de ASAP ROCKY 

"Flacko be the shit"
"Pretty nigga rich, Flacko be the shit/ And that bitch, know we poppin' so she boppin' on this dick
Nigga, R.I.P. to PIMP, can't forget Lil’ Flip/And I take it out to Memphis so shout out to triple six" (Long Live Asap)

A entendre son flow, on pourrait parier qu’A$ap Rocky est un pur produit de Houston (Texas) et a grandi en écoutant uniquement Scarface, Outcast, UGK, et autres, mais rien de tel. Le gars est né à Harlem en 1988. Et en termes d’influences musicales, il n'y avait rien de mieux à l’époque. Nas, Biggie, Jay Z, Wu-Tang Clan, Mobb Deep, Big  L… Asap explique qu’il est entre autres un cocktail de ces deux écoles même si ses influences vont au-delà du Hip-Hop (génération Rap 2.0 oblige). Bercé par le lyrisme propre aux rappeurs East Coast de l’époque et fasciné par la musicalité des sons, des flows des rappeurs du Down South. Le tout égal Long Live Asap. Son 1er album est un classique. Comment reconnait-on un classique ? (Il y a plusieurs manières, évidemment)! 
Commençons par l’intro éponyme de l’album.  Flow en double temps à la Bone-Thug n-Harmony –que plus personne ne faisait depuis un certain temps- sur un beat lent et des basses lourdes avec une voix off chopped and screwed (à la DJ Screw). Il pose des phrases concises et sombres avec cette nonchalance qui fait admirablement son charme. Avec une intro aussi solide t’as déjà 20% de ton classique. Ensuite il te faut un hit : « Fuckin’Problems ». Un club banger ou car banger c’est selon. En tout cas, il faut que le son envoie du lourd et en cela Asap a assuré. En mettant Drake et Kendrick sur son hit, il a pris un risque celui d’être effacé par la présence deux des MC les plus talentueux de sa génération. Que nenni! Asap a posé son couplet avec assurance et flegme, tout en accélérant son flow, lent à l’accoutumé, pour montrer qu’il est bel et bien aussi versatile que son époque. On est à 50%. Une pensée pour les femmes avec « Fashion Killa » où il déclare son amour pour la mode et pour les femmes bien habillées. 65% ! Il faut sortir la tête haute d’une collaboration avec ses rivaux. Dans cet exercice Flacko n’a peur de rien. « 1 train »  un genre de cypher sur son album avec Kendrick, Joey Bada$$, Yelawolf, Danny Brown, Action Bronson et Big K.R.I.T. Rien que ça! Il en sort grandit en posant en premier ce qui n’est jamais facile dans ce genre d’exercice. 90%. Les 10% restants pour réaliser un classique englobent l’ensemble de l’album. Il faut que les sons demeurant dans l’ombre des singles soient aussi voire plus lourds que ceux qui tombent désormais dans le mainstream. Dans « Phoenix » il se penche sur son adolescence et son anxiété, « PMW » est plus qu'un son à spliff comme on les aime, « Suddenly » un son "conscient" où il déverse son amour pour son prochain : "I only got one vision, that’s for kids in every color, religion/That listen, that you gotta beat the system, stay the fuck out the prisons". Il ne se veut pas rappeur politique ou rappeur conscient mais il veut briser des barrières et qu’il le veuille ou non, particulièrement sur ce son il a eu des mots très forts, très beaux et très consciencieux. On oublierait même son hommage au début du morceau aux rappeurs qui l’ont influencé dans sa carrière. Il y a un deuxième hit sur  l’album « Wild for the Night » qui rend littéralement fou. 100% !
Loin de la facile comparaison au Wu ou au Ruff Ryders, le ASAP Mob est un crew hétéroclite en expansion. Des individualités se dégagent peu à peu (Asap Ferg), l’équipe se fortifie et peut un jour espérer atteindre l’aura des squads de DMX ou RZA. L’air est différent, l’ère est nouvelle, l’aire est décuplée, ainsi les nouveaux acteurs du Rap veulent étendre les limites de leur art. Rappeur désormais artistes adorés par les hipsters et amateurs de mode, écoutés par les homosexuels ou pour certains accueillis dans les universités; les frontières du Hip Hop se redéfinissent. Redéfinir le Hip Hop tel est sûrement le but de ce jeune Rakim Mayers…
  
« Always Strive and Prosper » !


Ceux qui auraient dû et/ou pu figurer

14. Mac Miller: Watching Movies with the Sound Off  
15. Pusha T: My Name is My Name 
16. ASAP Ferg: Trap Lord
17. TechN9: Something Else
18. Ace Hood: Trials and Tribulations 
19. Crooked I : Apex Predator
20. 2 Chains: B.O.A.T.S. II ME TIME


RETROUVEZ LE TOP 13 EN ENTIER : 13 - 10 / 9 - 7 / 6 - 4 

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