dimanche 22 décembre 2013

TOP 13 ALBUMS 2013 : 9 à 7

9. Hall of Fame de Big Sean 
Ecrit par HKB

Oh God !!!!!!

Mille sabords ! Bachibouzouk! On connait tous (j’espère) ces expressions. En écoutant Big Sean, on a droit à ses fameux ad-libs comme « Boi » que sa mère reprend dans Nothing Is Stopping You, ou encore « I do it ». “I know I'mma get it, I just don't know how” Ce sont les premières paroles du rappeur de Detroit qui témoignent de la mentalité des jeunes issus de la Motor City qui, à l’agonie, a récemment déclaré faillite. C’est la résultante de Finally Famous. Sean place la réussite au dessus de tout, c’est comme respirer pour lui “But I can't get paid from the crib, so I'll be gone 'til we on” (op.cit) “Gotta hustle every second, stacking paper every week” (Fire). D’ailleurs il est inexhaustible sur le succès, l’argent qu’il a amassé, les filles qu’il a … euh rencontrées(!). Mais le succès, ce n’est pas de devenir célèbre par tous les moyens par une vidéo faite maison comme la future femme de son mentor Kanye West. Ni de laisser de côté ceux qui vous ont connu quand vous étiez sans-le-sou, bien que cela soit parfois impossible (Ashley ft. Miguel). Ce sont les statistiques qui font le Hall of Fame “Dreams stopped being dreams when I turned 'em into goals” (First Chain). Le membre du G.O.O.D Music vit la « Good Life » et dans son philanthropisme il voudrait nous y inviter, qu’à l’orée de 2014 celles et ceux qui n’ont pas encore accepter cette mentalité de la prospérité en soient habités. « Oh God » il l’a fait…


8. Legends Never Die de R.A The Rugged Man

“This for hip-hop heads, everyone else fuck your opinions
This ain't generic pop novelty rap, I'm reigning supreme”
"I'm not the King of New York, I'm the king of the whole game"
C’est un album pour tous les NERDS du Hip Hop. Ceux qui sortent à chaque fois qu’un nouveau son fait surface : « Pff c’est pas du Rap ça». Ceux qui saignent du nez dès qu'ils entendent le triptyque combo "Turn-Up Molly Swag". Ceux qui répondent toujours avec « à ses débuts » ou « à l’ancienne» à la fin de leurs phrases, lorsqu’ils doivent donner leur avis sur un rappeur. « Jay-Z à ses débuts» « Busta Rhymes à l’ancienne» ou encore «J’aimais Fat Joe quand il avait faim». Pour ces gens-là, R.A The Rugged Man ne peut pas être « trop mainstream » , ils peuvent que kiffer cet album de l’un des plus grands MC du Rap Underground. Celui qui a réussi à faire dire à BIGGIE "I thought I was the illest" (en faisant référence à R.A), celui qu’on voulait transformer en un vulgaire « Redman blanc » à  Jive Records (1992) s’est perdu en cours de route. Ingérable, insaisissable, trop indépendant, R.A n’a jamais voulu faire l’unanimité. Sauf que Legends Never Die est un chef d’œuvre consensuel. « Definition of a rap flow » peut servir de base pour une hypothétique école du Hip Hop. Un vestige musical provenant tout droit des années fastes du Hip Hop. En gros, cet album aurait pu sortir en 1994 et s’installé tranquillement dans le Top 5 aux côté des Common, Big et Nas. Les références, les beats, les collaborations, tout empeste l’âge d’or du Rap. The Rugged Man a un flow corrosif mais doux à l’oreille, un débit tantôt rapide tantôt « Twista », il prend tout même la peine d’accentuer ses punchlines. “Too much lyricism to digest , I do it on purpose /Two of my bars is more lyrical than two of your verses”! “Learn Truth” avec Talib Kweli est d’une justesse verbale affligeante, un modèle dans le genre "Rap conscient". Ils se penchent au chevet du monde et décrivent d’un regard courroucé ce qu’ils voient. Émouvant ! Comme « Daddy’s Halo » un son dédié à son père, son idole. R.A aurait pu être Eminem et il le sait. Il suffisait juste de trouver son Dr.Dre (ça aurait pu être Just Blaze). Il aurait pu avoir une autre carrière s’il n’était pas aussi incontrôlable, aussi fou, aussi "rugged". ”Fuck the media posing as experts /Fuck the radio, fuck the television networks”. ..Ceci explique cela (entre autre)! A bientôt 40 ans, la légende de N.Y est aussi chaud qu’El Azizia en été. L’album s’écoute sans sauter une piste, on rentre dans un univers pisseux et sordide, où débauche est synonyme de normalité, bizarre mais sincère, où la grisaille ne dure pas plus que 2 sons à la suite. Le champion du peuple n’est peut-être pas au sommet mais pas loin de son meilleur niveau comme quoi Les légendes ne meurent jamais…    

7.  Wolf de Tyler The Creator
"Just wanted to tell you guys, my life is awesome as fuck"
“Fuck you, fuck you, fuck you, fuck him
Fuck everything else I can see
I know, fuck you I hate you so fucking much
I know you think I'm crazy
Cause I think you’re a fucking fag”

Un parangon de défiance du politiquement correcte. Une envie de déféquer sur tous les clichés existants tout en continuant de les perpétrer car ils sont quand même drôles. Un paradoxal amusant, pour celui qui semble (in)consciemment repousser le plus loin possible les stéréotypes dans son milieu. Tyler The Creator, rappeur, musicien, réalisateur, producteur, créateur du mouvement WolfGang et de la marque Golf, a seulement 22 ans et est le symbole du Rap 2.0. La génération qui s’expose aisément sur les réseaux sociaux et se montre très proche de son public. Wolf est un album rempli d’unicornes, de cafards, de personnages sortant tout droit d’une séance psychiatrique, l'univers de Tyler. Ce dernier met une limite à son introspection au micro. En effet, lorsqu’il estime s'être trop dévoilé et que ses lyrics frôlent la sensibilité; il nous repousse à l’aide d’un ferme « FAGGOT SUCK MY DICK » comme dans cette merveille d'« Answer », où il parle de son père nigérian. Quand Tyler pose avec « sérieux » et non avec facilité, c’est l’un des meilleurs MC dans le Rap. « 48 » , avec une simple intro de Nas, est juste frappant dans l’analyse - des raisons pour laquelle une personne se met à dealer du crack - plus que dans le lyrisme flamboyant. Lui qui admire la folie d'Eminem se prête à son tour au jeu du fan fou.« Colossus » est l'histoire d'un Stan qui rappe sa fièvre amoureuse à Tyler, époustouflant d’intensité, d'hilarité et de recul. Celui qui conçoit GTA comme une religion n’est pas juste un jeune qui hait les méduses et qui refuse de grandir comme le décrivent les médias. A travers « Akward » et « IFHY » le jeune rappeur californien nous livre sa version acerbe de l’amour. L’homme aux multiples alter-ego - car selon lui, utiliser le terme « alias» c’est pour les gens qui s’emmerdent – en fait référence dans « Pigs ». Il parle de son enfance et de la définition de son mouvement WolfGang (être sois même et fuck les Tyrans). Pour comprendre le paradigme Tyler The Creator, il faut écouter une seule chanson de cet album : « Rusty ».  Drug free and alcohol free, Tyler parait même plus mature que les jeunes de son âge: ”In a world where kids my age are popping Mollies with leather/Sitting on Tumblr, never outside or enjoying the weather”. Wolf est un très bon opus pour les amateurs de textes et d’instrus mélancoliques. Pour ceux qui sont plutôt Trap music, allez directement à la piste 15! Hors sujet parlant, Tyler The Creator a réalisé le clip Glowing de D.A (chanteur californien), un bijou esthétique montrant que sa vision du monde n’est pas que skateboard et faire des conneries...    

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire